Conférence de presse de l'ambassadeur d'Iran à Alger «Nous n'avons pas besoin d'armes de destruction massive»

La République islamique d'Iran ne semble pas reculer devant les menaces
des pays occidentaux quant à la poursuite de son programme d'enrichissement de
l'uranium. L'Iran a décidé, en effet, de poursuivre son programme nucléaire à
des fins pacifiques et procédera, à partir d'aujourd'hui dans ses centres, à
l'enrichissement de son uranium à 20%. Cette décision a été prise après que les
pays occidentaux aient refusé de vendre à ce pays ou d'échanger de l'uranium
enrichi à 20% contre celui enrichi à 3,5 %, a expliqué, hier, l'ambassadeur de
la République islamique d'Iran à Alger, Hussein Abdi Abyaneh, au cours d'une
conférence de presse, organisée au siège de l'ambassade d'Iran à Alger.



«La République islamique reste
prête, cependant, à revenir sur cette décision dans le cas où ces Etats
décident de nous échanger l'uranium enrichi dont nous avons besoin», a-t-il
encore déclaré. Tout en insistant sur le fait que le programme nucléaire iranien
est destiné à des fins civiles, notamment pour la recherche dans le domaine
médical, l'ambassadeur a souligné que la République islamique n'a pas besoin de
bombes atomiques qu'elle estime d'ailleurs dépassées. D'autant, ajoute-t-il que
la doctrine de défense de la République islamique interdit de fabriquer des
bombes de destruction massive. «C'est contraire à l'Islam et à son esprit. Les
Occidentaux le savent mais ils font mine de ne pas le savoir. Il donne de
nombreux exemples où l'armée iranienne s'était abstenue de rendre la pareille
aux soldats irakiens lorsque ces derniers ont utilisé des armes chimiques
contre l'Iran durant la guerre entre les deux pays. «La république n'a pas
besoin d'arme de ce genre pour se défendre mais du peuple qui la soutient. Le
11 février (jeudi) à l'occasion du 31ème anniversaire de la révolution
islamique, les Occidentaux verront à quel point le peuple est derrière son
gouvernement. Demain sera, dit-il, la preuve cinglante que le pouvoir réel
réside dans la mobilisation du peuple quand il s'agit de défendre son pays.
Nous n'avons pas besoin d'armes pour nous défendre», a lancé l'ambassadeur.



Hussein Abdi Abyaneh ajoute que
ce sera la 2ème démonstration populaire qui vient après celle du 30 décembre,
date à laquelle le peuple est sorti pour mettre fin à l'agitation et la
contestation de l'opposition après les élections de Ahmedinedjad, en juin 2010.



Et d'ajouter que «ni le bouclier
des pays du Golfe ni le redéploiement des armes sophistiquées autour de l'Iran
ne feront peur à la république qui a ses atouts pour se défendre. Le monde a
changé et nous avons confiance en nous-mêmes» .



Questionné sur l'opposition et de
ce que pourraient subir actuellement les opposants au régime, l'ambassadeur
soulignera «la nécessite de faire la différence entre des mercenaires et des
opposants». Il explique que «dans tous les pays du monde il y a des opposants
mais le mercenaire téléguidé n'est pas un opposant. L'Iran accepte et respecte
ses opposants et non les mercenaires».



Au plan économique, l'ambassadeur
a souligné que ce sont les entreprises américaines qui ont été les perdantes
dans l'embargo imposé à l'Iran depuis la révolution islamique. «Cela
n'empêchera pas la république de nouer des relations économiques solides avec
d'autres pays notamment la Chine», a-t-il dit.



Au sujet des échanges avec
l'Algérie, l'orateur rappelle que les Iraniens ont participé à quelques projets
à Hassi Messaoud et prennent part à des appels d'offres, ajoutant que son pays
est en perpétuel progrès dans tous les domaines. Hussein Abdi Abyaneh a soutenu
que dans son pays, il existe 5.000 savants et «c'est cela le pouvoir du
peuple», a-t-il dit en concluant : «nous n'avons pas besoin d'armes de
destruction massive, notre carte c'est notre peuple».