Forum Algérien : On palabre
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TRANCHE DE VIE par El Guellil.

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Message par Liqueur Lun 26 Jan - 15:40

El boudouri

par El-Guellil

Elle avale les bouquins de mode. Prend des notes. Elle veut ressembler à ces top-modèles. Mais à force d'essayer toutes les crèmes et produits du visage les rides s'installent plus profondes. Taupe-modèle, voilà le résultat. Babyliss et les cheveux s'assèchent cassent, s'abîment. Aucune coupe ne tient. Elle coupe court. Aujourd'hui, pour sortir, elle se cache sous un accoutrement noir. De la tête au pied...

Femme, disait je ne sais plus qui, pour avoir des lèvres attirantes, prononcez des paroles de bonté. Au lieu de mâcher des gommes. Pour avoir de beaux yeux, regardez ce que les gens ont de beau en eux, le lèche-vitrine ne suffit pas. Pour rester mince, partagez vos repas avec ce qui ont faim. Vos cheveux seront plus beaux si un enfant y passe sa main chaque jour. C'est un shampoing efficace. Pour avoir un beau maintien, marchez en sachant que vous n'êtes jamais seule, car ceux qui vous aiment et qui vous ont aimée vous accompagnent.

Pensez-y, si un jour vous avez besoin d'une main secourable vous en trouverez une à chaque bout de vos bras. En vieillissant vous vous rendrez compte que vous avez deux mains: l'une pour vous aider vous-même, l'autre pour aider ceux qui en ont besoin. La beauté d'une femme n'est pas dans les vêtements qu'elle porte, son visage ou sa façon d'arranger ses cheveux. La beauté d'une femme se voit dans ses yeux, car c'est la porte ouverte sur son coeur, la source de son amour. La beauté d'une femme n'est pas dans son maquillage, mais dans la vraie beauté de son âme. C'est la tendresse qu'elle donne, l'amour, la passion qu'elle exprime. La beauté d'une femme se développe avec les années, si étant jeune elle a su semer des pépites et non des pépins.

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Message par Liqueur Mar 27 Jan - 14:52

Tzaguette

par El-Guellil

La santé morale de nous autres est fortement liée à la prévision d'événements. On se rend compte assez jeune, en effet, que l'on ne se sentait bien que si on avait une perspective intéressante et encourageante à nous mettre sous la dent. L'espoir fait vivre, dit-on, et cela semble une expression assez proche de notre ressenti pour la faire nôtre aujourd'hui. A partir du moment où il y a une «carotte» suffisamment alléchante, on est capable de bien des choses, efforts physiques ou mentaux, concentration, efficacité. Si on ne trouve plus de carotte, ou si on se rend compte que l'on ne pourrait jamais l'atteindre parce qu'elle est trop loin ou trop incertaine, psychologiquement, on s'effondre.

Aujourd'hui, les choses se sont compliquées. Mais cette fois, tout ne dépend plus que de nous. On n'est plus seuls maîtres à bord. D'une minute à l'autre, une chute inopinée, une otite carabinée, un caprice hystérique peuvent détruire les plans, pourtant les mieux construits. Impossible de prévoir à coup sûr une sortie, un loisir, voire un petit quart d'heure de temps libre, en silence. Il faut maintenant voler ces instants, les optimiser à mort, en prévoyant la possibilité de devoir tout arrêter dans l'instant, pour une urgente urgence.

Déjà à la rentrée sociale on appréhendait la quotidienneté. Rentrée «sauciale». C'est comme ça qu'elle devrait s'écrire. Sauciale because est mangée à toutes les sauces. On nous apprend que la facture alimentaire a doublé en 2008. Sont-ils en train de nous préparer à une crise? On nous dit que le budget de l'Etat souffre. Et quand ça ne va pas chez l'Etat et son budget c'est que nous autres on est appelé à serrer la ceinture, une ceinture qu'on ne porte plus...
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Message par Liqueur Mer 28 Jan - 13:07

Analyse du harrag «intérieur»

par Kamel Daoud

Qu'est-ce que la harga «intérieure» ? C'est une façon de vivre en tournant le dos au soleil et à soi-même. L'expression tellement triste est celle d'un universitaire. La harga intérieure peut être un tchador, une barbe, une façon de baisser le regard sur ses chaussures dès le matin, un refus de parler, la décision de rester chez soi même lorsqu'on marche dans les rues, un visage réduit à un trait d'union entre deux oreilles, une explication par la cendre, un refus non négociable, un air « d'appel en absence » après chaque tentative de dialogue. La population d'Algériens harraga de l'intérieur est encore plus importante que celle qui a pris la mer, ou que la mer a pris sans vouloir les rendre ou les transporter à bon port. La harga intérieure n'utilise pas la chaloupe et la boussole mais parfois la religion, l'intellect, l'histoire nationale ou les évidences matinales. On se lève un matin et on décide finalement de ne pas le faire, on vit un pays en décidant que c'est la salle d'attente d'un dentiste invisible. Et c'est tout et cela suffit. Le harrag de l'intérieur, celui qui crève de noyade en pleine terre, est reconnaissable par sa psychologie en berne : il refuse de vivre avant la mort et seulement avec la clause de l'éternité dans le paradis, ne parle qu'à Dieu ou à sa propre mère, n'a plus d'échanges avec le monde qu'avec la télévision, ne voyage guère car « la vie est inutile », s'acquitte de sa présence sur terre avec la politesse d'un répondeur automatique et va à son travail ou reste debout toute la journée en attendant que Dieu l'appelle, définitivement et pas seulement durant les heures du sommeil. Un harrag intérieur est déjà parti depuis longtemps, mais ne va plus jamais nulle part depuis qu'il l'a découvert. Il n'est pas nationaliste, ni anti-nationaliste, ni électeur, ni épargnant, ni capable d'enthousiasmes, ni « fécondeur », ni lourd, ni léger. C'est, selon la métaphore la plus profonde qui soit, un dos-d'âne qui songe.

On peut résumer son drame en une phrase, même s'il met 75 ans à mourir : il a peur de la vie et y répond en essayant de faire peur à la vie. D'où sa religiosité très pointilleuse souvent, son Islam réduit à une lettre de démission adressée au reste des vivants, sa légère superstition, sa très grande intolérance souvent, son niet méprisant. Le harrag intérieur ne croit plus en rien tout en astiquant son statut de profond harrag terrestre. Ceci dit, il peut aussi ne pas être un produit dérivé de sa religion mal comprise, mais un brillant intellectuel réduit à une vie d'ampoule unique. Le harrag intérieur peut être aussi un ancien héros quotidien refroidi par la petitesse de son propre peuple, un ex-ministre réduit à la vieillesse anticipée, un universitaire ayant conclu à l'impossibilité de la synthèse heureuse après le départ du Colon, un père de famille qui veut refaire sa vie mais n'y arrivera qu'après le jugement dernier, un employé modèle à qui on a volé son calendrier, ou même un président de la République qui ne veut plus rencontrer personne, sauf Dieu.

C'est dire que la harga intérieure est absolue : son départ est quasi définitif, ses cadavres sont impossibles à enterrer ou à rapatrier, ses candidats ne se rencontrent jamais mais voyagent quand même tous ensemble. On ne peut les rapatrier, ni les voir arriver quelque part, ni leur téléphoner, ni les enterrer plus qu'ils l'ont fait eux-mêmes. Vous pouvez en être, en rencontrer autour de vous et vous en expliquer le drame sans le résoudre. C'est le propre de cette époque : beaucoup veulent partir. Par mer, par terre ou par désir d'extinction. La harga intérieure est la jonction triste entre une économie sans espoir de confort et la métaphysique d'une panne de courant.

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Message par Liqueur Jeu 29 Jan - 14:08

Ça avale

par El-Guellil

Ceux qui sont en voie de perdre leurs dents ont déjà entendu parler du Ku Klux Klan. Pour les autres, il serait bon de leur rappeler que c'est une société secrète fondée dans le sud des Etats-Unis au lendemain de la guerre de Sécession, en 1866. Le Ku Klux Klan avait comme objectif la lutte contre les Noirs, que venait d'émanciper la Constitution de «La mérique». Voilà pour l'histoire du Ku Klux Klan.

Mais le CousCousClan, le connaissez-vous ? C'est une société qui sécrète, qui distille, qui exsude naturellement tout ce qui se dit dans la cité. Le vrai, le faux et la rumeur. Il n'est pas facile d'adhérer au CousCousClan. Il faut être libre toute la journée, tous les jours de l'année. Il est composé généralement de retraités dorés, de rentiers décorés et d'ex-élus égarés. Ils s'appellent quotidiennement, mettent à jour leurs infos et se rancardent.

Si ce n'est pas l'enterrement du voisin du voisin d'un ami bien placé, dont la date de péremption est arrivée à terme, c'est la «fatha» du fils de Siflène, avec la fille de Siflènebis. C'est en attendant le couscous que le CousCousClan fait son travail. Ils infiltrent chacun un groupe, et vas-y l'intox, ou le soutien ! Ça dépend où est leur intérêt commun. Entre deux cuillères, ils te lanceront: «Ce n'est pas un ouali ce type, s'il croit régler les problèmes de la ville en décorant les trottoirs...». Ou alors: «Celui-là au moins, même s'il mange, il travaille». Ils peuvent te détruire ou te construire (rarement) quelqu'un fi ramcha. Il leur arrive de faire trois à quatre couscous par jour. C'est que ça avale le CousCousClan. Et il peut te faire avaler toutes les couleuvres. Argumentaires à l'appui: «Saddaqni, c'est le chef du gou... lui-même qui l'a dit lors de la circoncision de oueld nsibou, mon ami». Le temps de leur prouver la nullité de ce qu'ils disent, adieu la viande et le couscous ! Ils ont tout raflé. Tout raflé. Toute la ville.
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Message par Liqueur Sam 31 Jan - 14:24

M'sonni

par El-Guellil
Les fous courent de plus en plus dans les rues et les psy de moins en moins dans les asiles. C'est devenu une réalité que nul ne peut nier. Mais avant de parler d'une histoire de fous il faut d'abord déterminer les critères du fou... Si c'est cette personne qui a tout perdu sauf la raison alors nous sommes tous considérés comme des fous dans ce monde maboul.

C'est normal donc qu'autant de fous envahissent la ville et que les psys désertent les maisons de fous, n'ayant plus de malades à soigner.

La folie fait désormais l'unanimité et ses praticiens ne trouvent plus matière à traiter. Elle est vachement drôle cette histoire d'aliénés qui commence vraiment mal. Mais au fait, si le fou n'a pas perdu la raison, c'est qu'il n'est plus malade, donc pas besoin d'être interné. Mais s'il a tout perdu, ne serait-il pas alors mieux dans une maison de fous? Cette équation me rend dingue.

Récapitulons. Pour entrer dans un asile il faut tout perdre la raison et garder Tout. Est-ce que cela explique pourquoi les fous courent de plus en plus les rues? Si les psys quittent de plus en plus les maisons de fous, cela veut dire que ces derniers, ont perdu la raison et tout gardé en contrepartie. Alors qui est fou réellement? Les gens sans raison ou avec la raison? Des gens sans tout avec tout. Je commence sérieusement à me perdre à la folie.

C'est dingue comme la vie est compliquée. On dirait un asile de fous. «T'es mahboul toi, dirait cet homme sirotant un café. Moi j'ai tout el-hamdou lillah. Je vis dans une grande maison comme un prince. J'ai un job. Je mange à ma faim. J'ai une voiture, plein de vêtements dernier cri.. Je ne me plains pas. Dieu m'a tout donné, je suis comblé.»

Tu as raison rétorque l'ami assis à sa table. «Mais bien sûr que j'ai raison, insiste le premier, cet homme inconnu fel houma. A ce moment un fourgon tout de blanc peint, s'arrête à leur niveau, trois hommes y descendent, camisole à la main, ils mobilisent celui qui avait raison, lui enfilent la camisole, et l'emmènent.

«Pauvre type, il se savait qu'il n'avait pas toute sa raison., dira son voisin, sa vie est une histoire de fou.

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Message par Liqueur Dim 1 Fév - 12:22

«Zid chouïa felmoteur»

par El-Guellil
Ils s'engouffrent sans un ouf dans la voiture. Les femmes âgées sont très agiles à ce jeu. Pliées en deux, elles se redressent au moment opportun où la portière s'ouvre. Et vlan, elles lancent leur jambe dans l'habitacle. Ceux qui ont réussi vous regardent depuis leur siège comme pour vous toiser avec un léger sourire de vainqueur. Un gaz vous asphyxie, vous êtes K.-O. Non fair play. Ils sont heureux de vous avoir doublé. Le bus, c'est aussi la promiscuité. On entend les conversations des uns et des autres. Les feuilletons saccadés par les arrêts sont repris le lendemain aux mêmes heures et mêmes endroits. Certains l'empruntent pour se divertir. Font plusieurs fois le tour de la ville. Les circuits n'ont plus de secret pour eux. Les dates et heures de certains habitués non plus. L'été, c'est mieux. On prend l'air à travers les vitres lorsque l'allure se fait vive. Une fois, j'ai pris un bus privé qui faisait le centre jusqu'à l'université en périphérie de la ville, j'ai cru entrer dans une boîte de nuit mobile - new génération - avec du raï à tue-tête. J'ai même pensé à un nouveau concept importé. Le bus suivait le rythme même dans les virages. Loupant les arrêts demandés. Les voyageurs le suppliaient de réduire le son puis de repartir puis de s'arrêter à bonne destination. Le chauffeur «jeune», les lunettes de soleil ajustées sur le nez.

La vue basse. Il s'arrête à chaque croisée de bus collègue pour faire un brin de causette à travers les vitres. Coiffé d'une responsabilité dépassant les espoirs de sa mère qui fièrement annonce la profession de son fils à qui veut ou pas d'ailleurs la connaître. «Oueldi chauffeur de bus kbir». Lui, le chauffeur, il est heureux - il se sent libre - il se sent utile. La corporation nous aide, pour l'instant, à compter nos morts sur les routes.

Comptons donc et comptabilisons les accidents de la circulation et, pourquoi pas , lançons une pétition pour supprimer les routes. Allez, tous en piste ! «Ya chauffeur, zid chouïa felmoteur !»


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Message par Liqueur Lun 2 Fév - 14:45

Dalma fi dalma

par El-Guellil
Il était une fois la nuit. Une nuit totale qui n'était interrompue par aucun soleil et qui durait depuis toujours. Tellement que la Tribu ne savait pas ce qu'étaient le jour et ses lumières et que l'on baptisait les enfants avec des noms d'étoiles lointaines. La Tribu vivait ainsi dans les ténèbres depuis des années, avec des bougies et des feux fragiles à rallumer chaque fois. Même le pétrole n'existait pas.

Un jour pourtant, vint quelqu'un qui dit qu'il fallait changer les choses et il parla longuement au sommeil de ses semblables. Il les convainquit que l'on pouvait ramener le soleil même s'il brûlait les mains de celui qui le transporte et qu'on le vole aux autres qui l'ont caché chez eux. Aidé par quelques rares audacieux, il ramena ainsi, une nuit de ruse et de bravoure, ce soleil dont on ne se souvenait plus depuis des siècles.

Ce fut la fête et le premier jour de lumière pour la Tribu. Désormais, la nuit était intermittente et ne durait plus une vie.

La fête fut longue et l'on célébra le héros qui était pourtant mort après son exploit, en sacrifiant sa vie à la Tribu qui avait de la mémoire.

Quand la joie fut passée pourtant, se posa un problème: que fallait-il faire du corps du héros? Fallait-il l'enterrer au risque que la descendance l'oublie? Après conseil des sages, l'on décide, cependant, de garder le corps sans enterrement, dans une sorte de temple avec un gardien dévoué.

Les années passèrent et un jour la dépouille vénérée commença à sentir. L'odeur devint, de plus en plus, intolérable et l'on ne sut que faire. Même le gardien n'avait pas le droit de se plaindre et l'on fit semblant de rien. Un usage qui devint une loi puis une politique. L'on se refusa ainsi à reconnaître que les héros meurent comme tout le monde et que leur éternité, ils l'auraient peut-être souhaitée dans une descendance qui leur ressemble.

La nuit séculaire revint ainsi, mais cette fois-ci dans les coeurs. La Tribu vécut ainsi longtemps. Mais tellement malheureuse.
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Message par Liqueur Mar 3 Fév - 13:18

A elles

par El-Guellil
Fragiles, blessées par cette vie de machos et d'immaturité, vous êtes là pour tenir le monde et le futur de l'humanité à bout de bras. Vous ne comptez pas vos heures et vos sacrifices pour offrir à ceux que vous aimez le maximum de votre personne, qu'importe que vous ne soyez pas vous-mêmes aidées, vous acceptez votre rôle et vous le jouez d'une manière qui force l'admiration. Vous, femmes-foi et force, dans vos métiers où le contact humain, l'écoute et la compréhension sont indispensables, vous êtes les mères de tous ces enfants.

Femmes de l'ombre, discrètes, sans intérêt aux yeux de tellement de monde, mais qui apportez tous les jours tellement à votre entourage, vous qui êtes chaque jour le soleil de nos vies, par votre grâce et votre beauté, vous nous apportez une prairie de fleurs multicolores, chaque sourire que vous nous offrez est un soleil de plomb sur nos pauvres coeurs de glace, un arc-en-ciel en pleine tempête, chaque regard nous fait plonger dans des océans de bienveillance, des abysses d'émotions inconscientes, chaque parole ce sont des braises acoustiques pour nos oreilles gelées par la banalité, le timbre de votre voix mérite la plus belle carte postale d'écoute que nous puissions vous offrir.

A toi, celle qui un jour remplira la vie de l'homme d'un Himalaya de joie et de bonheur, toi qui saura le réconforter, il ne pourrait t'offrir que son petit bourdonnement de bonheur, mais si tu sais écouter et être patiente, tu pourras doucement discerner quelques notes de musique, un air, une mélodie, puis un refrain, un chant, une symphonie, une oeuvre.

Pourtant des milliers de femmes sont battues quotidiennement.
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Message par Liqueur Mer 4 Fév - 13:44

Chien écrasé !

par El-Guellil
Le grand drame des journalistes, disait Bouvard, est d'être trop aimés. Partout où ils paraissent, et quels que soient leur intelligence, leur charme, leur physique, leur culture, ils suscitent de folles passions, à la hauteur du tirage et de l'audience du support qui les rémunère.

Ils sont chéris de tous sauf des concierges et des coiffeurs, qui redoutent de plus en plus - et avec raison - leur concurrence déloyale dans la propagation d'informations approximatives ou tendencieuses. Dans une société qui ne rêve que de nous transformer en faux témoins, comment donc gagner sa vie sans perdre son honneur ? Comment nourrir sa famille sans alimenter la rumeur ?

Ils se trouvent ceux qui sont convoqués, qui ne couvrent que réunions et séminaires, qui ouvrent les guillemets et se mettent entre parenthèses, sans omettre de signer en lettres capitales de leurs nom et prénoms.

Il y a ceux qui reçoivent les minutes d'un procès, le «rapport policier» d'un dossier, qui le transcrivent changeant de ponctuation. Ils appellent cela investigation.

Les autres sillonnent la route à l'affût d'un fait divers, été comme automne, et qui balancent l'info, selon la ligne éditoriale ou la ligne téléphonique de celui qui les emploie. Jugez de vous-mêmes.

Au plein centre de New York, un gros molosse, un doberman attaque une fillette de passage. Un jeune, présent sur les lieux, ôte sa veste, qu'il met en bandage sur son bras et cours au secours de la gamine. Une demi-heure de combat, il réussit à maîtriser l'animal, sauvant ainsi l'enfant d'une mort certaine. Un rapporteur de faits divers était présent. «Mon Dieu l'info».

- Vous avez, monsieur, été très courageux. Demain, sur le journal, vous allez lire en manchette «un courageux New-Yorkais sauve une petite fille de la mort».

- Mais je ne suis pas New-Yorkais

- On écrira donc «au risque de sa vie, un Américain sauve une petite fille de la mort».

- Je ne suis pas Américain, je suis Pakistanais.

Le lendemain, on pouvait lire en manchette : «Un dangereux terroriste pakistanais tue un doberman, sous les yeux terrorisés d'une petite fille américaine».

Les consoeurs concierges rougiraient de honte.
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Message par Liqueur Jeu 5 Fév - 12:51

Cause toujours

par El-Guellil
Ces dernières années, on n'arrête pas d'entendre que nos jeunes ne savent rien faire. Qu'ils sont incapables d'entreprise. On met tout le monde dans le même sac. Ce qui fait que pour n'importe quel petit projet, on fait appel à des bureaux d'étude étrangers. Gérés par des jeunes de chez nous partis là-bas. Mais pourquoi réussissent-ils là où la concurrence est rude?

Je m'en vais vous conter une fable. Il était une fois une course... de grenouilles. L'objectif était d'arriver en haut d'une grande tour. Beaucoup de gens se rassemblèrent pour les voir et les soutenir. La course commença. En fait, les gens ne croyaient probablement pas possible que les grenouilles atteignent la cime, et toutes les phrases que l'on entendait furent du genre: «Aaaa ouah, jamais une jrana n'y arrivera!». Les grenouilles commencèrent à se résigner, sauf une qui continuait à grimper avec le même courage. Et les gens:

«Quelle peine! Elles n'y arriveront jamais!». Les jranas s'avouèrent vaincues, sauf toujours la même grenouille qui insistait. A la fin, toutes abandonnèrent, sauf cette grenouille qui, seule et au prix d'un énorme et ultime effort, rejoignit le haut de la tour. Les autres voulurent savoir comment elle avait fait. L'une d'elles s'approcha pour lui demander comment elle avait fait pour terminer l'épreuve. Et découvrit qu'elle... était sourde!

Moralité: n'écoutez pas les personnes qui ont la mauvaise habitude d'être négatives... car elles volent les meilleurs espoirs de ton coeur! Sois toujours sourd quand quelqu'un te dit que tu ne peux réaliser tes rêves.
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Message par Liqueur Sam 7 Fév - 13:43

Ouach mliha?

par El-Guellil
Sulfureux, confus, euphorique, mdigouti, coupable, capable, méfiant, gêné, heureux, rancunier, jetable, défait, angoissé, furieux, honteux, prudent, suffisant, démoralisé, bouleversé, rêveur, esseulé, amoureux, jaloux, blasé, époustouflé, anxieux, effrayé...

«Ouach mliha? Comment ça va? Kirak khouya? Sans attendre une réponse, il a déjà présenté son verso!

Cette expression a depuis longtemps perdu son sens initial. En fait, elle n'a plus aucun sens. On bouge les lèvres et on sort cette banalité pour faire face au regard de l'autre: faut bien dire quelque chose quand on croise un visage connu! Une «rencontration». C'est tout. Situation ma tachkorche.

Par contre, Il y a danger lorsqu'on dit kirak à une glu désabusée par la vie. Alors là, on a droit à tout son historique depuis presque sa naissance. C'est la bérézina assurée!

Un autre kirak, lui, laisse place à une stratégie urbaine consistant à feindre de ne pas voir l'autre pour éviter tout rapprochement, tout liant, que peut-être le «Comment ça va ?».

Il y a le «kirak, ya dra, ça va?». Hypocrite, insidieux... C'est le tordu qui espère bien collecter quelques news croustillantes à raconter dans le quartier et au-delà. Il y a une tactique très connue qui consiste, au moment précis où l'information est entendue, à la traiter immédiatement selon ses codes intimes et la valeur du jour, et à la recracher aussitôt déformée, aggravée, appuyée et évoluée. Il suffit de lui répondre: «Ça va pas, le reste khatik...!».

«Tu sais, j'ai rencontré untel. Je ne l'ai pas vu pendant des mois, il m'a fendu le coeur, il n'a rien voulu me dire, mais tu penses... J'ai tout lu sur son visage. Les problèmes qu'il a avec sa femme, ses rhumatismes, son boulot, sa voiture, ses enfants, son estomac... Khalota kbira!».

Juste s'il ne vous a pas enterré!
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Message par Liqueur Dim 8 Fév - 13:12

«La modernuitée»

par El-Guellil
Ce n'est pas aujourd'hui que je vais changer mamanière de voir, ni celle de me comporter. Jdoudna, nos ancêtres étaient comme ça, nos pères et mères aussi. Le fait qu'on ait fréquenté les écoles ne nous donne par le droit de faire fi de nos us et coutumes».

Elle était vêtue d'un ensemble signé par les grands de la couture. Maquillée très discrètement, son parfum envahissant embaumait tout le couloir où elle se postait comme «un chambitte», au seuil de la chambre où s'enfermait le jeune couple pour consommer leur première nuit de noces.

«Quand je dis, ils montrent el-kmedja, ils la sortent et c'est tout». Son interlocutrice, la mère de la mariée, femme d'un certain âge, tentait de la raisonner.

Elle fit appel à une foule d'arguments pour la convaincre que «la combinaison, qu'elle insistait à voir et à vouloir montrer à tous, ne pouvait pas influer sur le bonheur du couple, et, qu'à la limite, elle violait son intimité et cautionnait un acte barbare».

«El-Gachoura» ne voulait rien savoir. Elle fit appel à la plus aiguë de ses cordes vocables, celle qu'elle utilise quand elle veut prendre le dessus dans une rixe entre voisines.

«Ha bon! Vouloir s'assurer que son frère a épousé une fille sérieuse devient acte barbare? C'est tout ce qu'on mérite? Ammala, puisque c'est comme ça, je ne bougerais pas d'ici tant que... «ouelli kane ikoune». Et elle se remet de plus belle à cogner sur la porte de la chambre de noces, criant sa complainte... «Ali khouya, kounek rajel... réponds-moi... Tes copains attendent et ta famille aussi...».

La porte s'ouvre et sortent les deux mariés. Ils étaient en tenue de ville, tenant chacun un sac de voyage à la main. Ils embrassent «El-Gachoura», lui disant: «on t'écrira, la voiture nous attend, on part en voyage de noces».

Blême, notre gachoura sort son mobile, dernier cri. Elle compose un numéro: «Désolé... le numéro que vous demandez ne répond pas, l'appareil doit être éteint ou hors champ...»
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Message par Liqueur Lun 9 Fév - 19:32

«Roublard»

par El-Guellil
Ni poètes, ni historiens, ils ne sont même pas gangsters, car, dans ce domaine aussi, il est fait appel à la science. Le spécimen (car c'en est un) est jeune, nous disait Otchimine. Jeune et habillé du dernier cri. Notre gars gare, sans crier gare, sa voiture rutilante Mercedes devant le magasin bien achalandé. Très décontracté, il salue le marchand comme s'il le connaissait depuis des lustres, l'appelant de son prénom, car l'enquête sur sa victime a été faite auparavant. Il le met ainsi en confiance, avant de commander. Il prend le pot d'ananas, le renverse pour contrôler la date de péremption, tout en demandant trois kilogrammes de bananes.

- Vous savez, yal Hadj, il ne faut pas faire trop confiance aux produits qui nous viennent d'Italie, ils sont capables du pire. Zidni quelques pommes golden.

- Combien? Un kilo?

- Bof! Mettez-moi zouj, fizouj, dans deux sachets différents. Echouabine, vous savez, ces petits détails leur font chaud au coeur!

- Que Dieu nous pardonne si nous leur avons fait du mal, répond le marchand, tout en faisant son boulot... Et avec ça?

- Au fait, le CEM en face, le directeur c'est toujours...?

- Il n'a pas changé. Si El-Habib, rajel, l'interrompit le commerçant, content de trouver une connaissance commune...

- Vous lui direz que je passerai demain pour le devis... Chouf li un peu de fromage et quelques tablettes de chocolat... Et l'addition!

- Cela fait trois mille huit cents...»

Notre escroc fait mine de chercher son portefeuille, qu'il a sûrement oublié. Il sort un petit billet de cinq cents dinars de sa petite poche de veston qu'il remet au commerçant.

- «Bon, vous gardez le sac et ce billet, le temps de passer au bureau récupérer mon argent...

- Oualou! Vous chargez votre marchandise, vous la déposez à la maison. Demain, quand vous passerez chez si El-Habib, vous faites un crochet chez moi...».

Notre escroc ne se fait pas prier. Il remet le billet en poche, le commerçant dans la poche, il charge et accélère. Le lendemain, point de Mercedes. Informé, Si El-Habib, le dirlo, n'attendait personne pour un devis.

Notre escroc n'en était pas à sa première opération, nous dit le vieux Otchimine. Chez un autre commerçant, il a fait la même chose, mais cette fois-ci, il y avait des enfants avec lui, qui chargeaient les sacs au fur et à mesure. Au moment de régler, il sort un portefeuille, le marchand faisait son calcul, il le dépose et el-hmam tar... Le portefeuille était, bien sûr, bourré de rien du tout.
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Message par Liqueur Mar 10 Fév - 13:19

J'arrête !

par El-Guellil
Barakette. Yekfi. Khlass. J'arrête. Faudrait que j'arrête de croire les mots, la météo, les promesses imaginaires, les phrases toutes faites, les sourires artificiels, les politiques, le superflu, le mielleux. Faudrait que j'arrête aussi de croire les publicités, comme les affiches. Surtout celles des votes à venir et celle vantant les produits 0% matière grasse. Pardon! Je voulais dire 0% matière grise. Faudrait que j'arrête aussi de m'angoisser pour des petites choses qui me rongent de l'intérieur et qui m'enfoncent dans l'avenir, avec le regard planté sur l'asphalte mal fait de nos rues. Faudrait que j'arrête de réfléchir aussi parce que mes pensées m'empêchent de dormir le soir. Faudrait que j'arrête des tas de choses en vrai. Eviter de ressasser des moments d'histoire, éviter d'écouter leurs chansons pour m'aider à m'endormir. Faudrait que j'arrête d'idéaliser des gens que j'ai placés sur un piédestal d'où ils finiront par tomber forcément. Faudrait que j'arrête d'envier les histoires à dormir surtout. Faudrait que j'arrête de croire que les gens redeviendront bien. Faudrait que j'arrête de lire les journaux qui n'ont de vrai que la date. Mon horoscope aussi faut que j'arrête de le consulter. Cette guezzana des nouveaux temps. Vous savez ce qu'il me dit pour aujourd'hui, «l'heureuscope»? «Vous vous imaginez que tout le monde vous trouve formidable parce que ça vous rassure. C'est bien de rêver mais faudrait pas tomber dans l'utopie.» Donc faudrait que j'arrête de rêver aussi. Ce serait me forcer à m'arrêter de vivre. Faudrait que j'arrête de boycotter toutes les élections. J'ai donc décidé de voter. Cette fois c'est certain je voterai pour Abdelkader. L'Emir Abdelkader.
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Message par Liqueur Mer 11 Fév - 15:27

Chez lui

par El-Guellil
Quelquefois j'ai l'impression de parler pour ne rien dire, parler pour faire peur au silence. Parler pour tout dire me fait mal. Les situations sont tellement inqualifiables que j'ai l'impression de trop, toujours trop demander aux mots. Plus qu'ils ne peuvent dire. Des situations qui me croisent me cinglent. Essayez de scruter vous-même. Regardez ce type. Tiré à quatre épingles, on dirait qu'il s'est échappé d'une revue de mode, si ce n'était sa fatcha qui n'a pas eu la chance d'assister à la distribution de la beauté chez moulana. En plus sans gène, il crache sur un pavé fatigué de le porter. Ni les passants, rien ne le dérange, il trouve normal de cracher ses entrailles sans gène. Le ferait-il chez lui? Les plus beaux zoos n'ont pas de clôture, dit-on!

Et l'autre nabot, sa carrosserie, il fait corps avec elle. Il se confond avec sa bagnole. Aujourd'hui, il se fait appeler Monsieur Mercédès, en attendant de changer de nom et de date de naissance ou plutôt de date de fabrication. Son rêve changer son identité: Touareg 2009, le comblerait de bonheur. Il sillonne la ville sans but. Une khamsa est accrochée sur son pare-brise, elle se dispute la place avec un CD sur lequel un khattate a écrit un semblant de «Aya» contre les jaloux. Un genre de talisman new look. Comme sur les nouvelles constructions, un pneu siérait mieux. A fond les décibels une sono crache le dernier tube de chikha cacastrophe. «rekkebni fel cat-cat ndirou cot-cot... ya raï... » Il tire une dernière taffe avant de balancer le mégot sur la chaussée. Le nabot, le ferait-il chez lui?

Bourré comme un avion d'air Algérie en période estivale, à moi les murs le sol m'abandonne, il mord dans un hamburger de kalantika qui dégouline de tous les côtés. C'est lui le plus fort, le plus beau dans son pantalon taille basse-cour. Il s'arrête. Il n'a plus faim. Il abandonne le sandwich dans le couloir d'un immeuble à l'abri des passants afin qu'il ne soit pas piétiné par des souliers indélicats... «hram de jeter la nourriture, que moulana nous a donnée, n'importe où... » Le ferait-il chez lui?

Regardez autour de vous et finissez le billet. Moi je perds mes mots.
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Message par Liqueur Jeu 12 Fév - 13:24

Dégâts et des gars

par El-Guellil
Je perds le nord. Le sud et le reste, s'il en reste. Désorienté. Rani talèf, dit le jeune complètement paumé. Il s'égare. On le pousse à la faute. Il n'est pourtant pas fautif. Juste le coupable idéal.

Coupable sans preuve du contraire. Ses parents tentent de le raisonner face à ces gens qui marchent à reculons, comme ils savent si bien le faire.

Le jeune devient donc une marionnette, mais qui n'en fait pas qu'à sa tête. Qui écoute son coeur. Battre et se débattre. Sans armes mais à âme égale.

Il regarde impuissant ceux qui se cachent dans leurs habits -trop grands ou taillés sur mesure - d'officiels. Ce défilé d'hypocrites qui affichent les plus faux sourires et faux-semblants, qui invitent à entrer dans la danse ; c'est un droit et un devoir, le vote !

Et ces diplômes universitaires qui se transforment en mouchoirs pour pleurer ? Et le travail est-ce un droit et un devoir ? Et le logement est-ce un droit ? Et les loisirs est-ce un droit ? Manger ? Même les chiens mangent. Partir ? Non rester !

Il s'accroche, le jeune, kima la dernière bulle d'un «L'Exquise», un soda trop maintes fois secoué. Il s'accroche. Comme la dernière goutte de pluie qui refuse de s'écraser contre les parois d'une fenêtre embuée. Il s'accroche oui, il résiste, il tient bon, comme on dit. Seulement, ses mains trop menues ne tiendront pas. Lâcher prise, il ne peut pas. Parce que son esprit n'a que trop bien assimilé ce qui est en train de se passer. Alors là, il peut devenir dangereux ou difficile à gérer, c'est selon le choix des armes qu'il a choisies pour répondre à l'adversité, pour se faire entendre. Ils sont nombreux, des tas... des ordures, dites-vous ?

Attention, messieurs, dès que le code de la route laisse une liberté, c'est le chacun pour soi. Pourvu qu'on arrive quels que soient les dégâts. Et des dégâts, on n'en a que trop vus grâce à la démocrassie.
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Message par Liqueur Sam 14 Fév - 21:43

Un nom, une rue

par El-Guellil
Si la rumeur se confirme, c'est le comble des combles. C'est une folie furieuse. Un zèle qui n'a d'égal que la médiocrité ambiante qui met la ville au ras des pâquerettes.

Il paraît qu'une lettre est sur le bureau du wali. Lettre qui demande à ce que soient fermés des restaurants qui, depuis qu'Oran est Oran, ont pignon sur rue Loubet et qui dérangent parce que l'Avenue porte actuellement le nom de Cheikh Larbi Tebessi. L'activité est incompatible avec le baptême. C'est un outrage à cet illustre personnage que de permettre des restaurants-débits de boissons, disent les signataires de la lettre. Pourquoi ces messieurs ne demandent-ils pas, plutôt, que soit débaptisée cette avenue. Que le nom Larbi Tebessi soit attribué à un quartier où il y a un maximum de mosquées ? Où trouveraient-ils la proposition débile ? Débile, c'est clair qu'elle l'est ! Autant que la première suggestion. Du n'importe quoi. A ce train, sur le Boulevard Zabana on ne permettrait que les magasins de guillotines ou des commerces condamnés à la mort. Mouloud Feraoun ne sera qu'un Chemin qui monte vers les maquis que vous alimentez. Sur la Rue Boudiaf, il nous faudra tuer traîtreusement tous les commerces, tant que ne sera pas connue la vérité sur sa mort. Tous les cabinets d'avocats s'installeront sur le Boulevard Mohamed Khemisti. Chkil fi chkil quoi.

Non messieurs ! Les Chouhada ne sont pas morts pour que chaque Algérien fasse le pays qu'il veut, au seuil de son immeuble. L'Algérie est plurielle. Toute en couleurs, c'est ce qui fait sa richesse. Arrêtons de vouloir la tirer vers le bas. Larbi Tebessi n'appartient à personne. Le hasard du livret de famille ne transmet pas l'héritage immatériel. La femme d'un dramaturge, mort, ne peut pas devenir dramaturge à sa place. Ni l'enfant d'un savant n'est savant après sa mort. Ni on ne peut hériter du courage de Zabana parce qu'on a la même filiation.

Quels desseins se cachent derrière la lettre ? Les autorités le savent. Elles ne sont pas dupes. Sauf si...

Au fait quel genre de commerces trôneraient sur la Rue Ammar Ali ? Quoi ? Vous ne connaissez pas ? C'est « Ali la Pointe » Allah yarhamou, comme ça il y en a qui dormiront moins ignares.
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Message par Liqueur Dim 15 Fév - 16:47

Rêve

par El-Guellil
Gamin, bambin, gosse, j'imaginais des histoires dont j'étais le héros. Mes premiers pas dans le désir de puissance étaient à la mesure de mon âge, et je me rêvais en fougueux défenseur de ma mère, combattant et vainquant les chimères qui l'empêchaient de sortir sans l'autorisation du père, du beau-père et de sa belle-mère, ma mère grand. Je sortais victorieux sous les remerciements des mes soeurs et sous les baisers de celle qui m'avait fait naître! Quelle joie de sentir cette reconnaissance. Quelle naïveté en ces temps!

Eveillé, mes fantasmes d'enfant se transformaient en cauchemars. Cauchemars où les monstres que j'affrontai la journée prenaient des allures de démons, d'animaux terrifiants aux travers desquels la réalité de ce qu'est la puissance se révélait à mon esprit: une immensité à parcourir, à construire, à dominer en même temps qu'un vide intérieur à combler.

Et puis le temps est passé, et en grandissant, j'ai réalisé que ce nouveau royaume était le monde dans lequel je vivais.

Le ciel est chargé des avions de l'apocalypse, leur cible est humaine et l'ennemi est partout. L'ouragan de feu s'abat pendant qu'ils prient. Ils annoncent la tempête à venir.

Et pourtant, déjà, la terre est cendre. Nous errons étrangers où que l'on soit. Vieux guerrier, étranger à l'agitation. Confusion et égarement, cris et hurlements. Brûlures, feu et souffrance.

Sur les ondes, la mort hurle son nom. Les grands chefs aboient, sorciers dépossédés. Peux-tu entendre leur haine et leur stupidité? Palestine m'entends-tu?

Le vent d'Orient apporte l'odeur du sang et des combats. Il souffle la vengeance, la terre tremble. Argent, sexe. Puissance, pouvoir. Occident, tu accouches d'un monstre.
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Message par Liqueur Mar 17 Fév - 14:39

Messieurs du trou

par El-Guellil
Creusez, fouillez, bêchez; ne laissez nulle place où la main ne passe et repasse, écrivait La Fontaine. Depuis, sans trop se creuser les méninges, on creuse. A vos pelles prêts? Partez!

Oran, ville de la creuse. Il n'y a pas un quartier, une artère qui échappe à la «creusasse». Des crevasses. Partout. Gouffre avalant des budgets. Gouffres avaleurs de main-d'oeuvre. A peine a-t-on fini de boucher un trou, qu'on troue. Une fois c'est l'eau. Une autre fois c'est el ma. Quand l'eau et el ma, c'est réglé. C'est une fuite. Notre ville ressemble à une baghrira avec beaucoup de miel pour les creuseurs en chef, et quand la visite d'un officiel pointe du nez, rapidement n'farchou el godrone. Qu'il pleuve ou qu'il neige.

El goudrone kayène, kayène. Maâlich. On décapera après. On reprendra les travaux après. L'essentiel est que les chefs ma ichoufou oualou. Les conducteurs de bagnoles sont hors d'eux. Zdreuv. C'est un pneu qui a pété par la grâce d'un trou. Rezdreuv, c'est le cardan qui entre dans la famille de akhaouatt kana. C'est la fête chez les mécanos. On doit relancer la consommation. Les boutiques de pièces détachées qui chômaient reprennent du poil de la bête. Faut bien que ça travaille.

Alors creusons. Ma ville est le creuset des creuseurs. El haffara. Les chauffeurs n'ont qu'à faire attention. Il leur est demandé plus de vigilance. Faire attention aux piétons qui traversent défiant toutes les règles de la «piétonnation». Les chauffards qui vous brûlent la politesse, les stops et la priorité. Mais «sirtout», surtout, il faut qu'ils apprennent à choisir les trous les moins profonds s'ils veulent arriver à bon port, sans trop de dégâts.

Amala «creusez, fouillez, bêchez; ne laissez nulle place où la main ne passe et repasse». Un trésor est caché... dans le budget des villes. Creusez! Défoncez! Dépensez! Kayène el pétrole kayène. Creusez des trous dans les caisses. Qu'est-ce que c'est... Kayène rabi. Heureusement.
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Message par Liqueur Mer 18 Fév - 18:22

Feu

par El-Guellil
Avoir le feu, c'est être pressé, avoir la bougeotte, voire être enthousiaste. Par contre, l'application concrète et littérale n'a pas le même effet. On parle d'immolation. On ne s'imagine pas l'impact des mots lorsque ceux-ci s'appliquent à des situations réelles, de détresse notamment. Dans ce cas de figure, on est pressé, certes, mais d'en finir. Cela n'est pas l'exaltation ou l'euphorie qui nous pousse à réaliser cet acte. L'inspiration nous quitte. C'est, par contre, toujours une fuite en avant et sans retour possible.

La force des mots. Beaucoup ont écrit là-dessus. Un jour, dans un livre, les accents ont disparu. Rendant le lecteur désemparé car incapable de comprendre la signification des mots entrechoqués à nu sans leurs carapaces. Sans aucun rythme oral. Sans vie.

Les mots. Le dira «ton». Les articulations verbales. Sans ordre. Les mots pourraient être inaudibles ou pire incompréhensibles. Attention, danger explique-t-on aux enfants: c'est un gros mot. Il ne faut pas le dire. Ils sont nuisibles. Ils peuvent faire du mal autour de soi. Choisir son vocabulaire, c'est bien souvent se tracer une ligne de conduite. Un chemin social à travers les relations. Le verbe est une protection à qui sait en user. Approprié soit-il, propriétaire, il vous rend. Oser en parler. Libre vous choisissez d'être. On admire les beaux parleurs. Ceux qui savent danser avec le vocabulaire, jongler avec les conjugaisons, chanter avec la grammaire. Feu Aymé Césaire. Son père disait que lorsqu'il parlait, la grammaire chantait. Une arme redoutable, la langue. Sans elle, nous serions incapables de décrire nos sentiments. Ceux-qui animent ces évènements de la vie.
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Message par Liqueur Lun 13 Avr - 0:41

Voilà pourquoi !






par El-Guellil


Parce
que les stigmates de l'infortune, des malheurs et des chances ratées se sont
tellement incrustées dans les âmes, qu'elles se sont érigées insidieusement en
systèmes de pensées morbides et défaitistes pour nombre d'Algériens.



Ajoutez
à cela le fatalisme qui caractérise nos concitoyens, le mélange ne peut
qu'avoir des conséquences néfastes sur leur psychologie. Celle-ci se trouve
incroyablement dévoilée lorsqu'ils communiquent, ou tentent de le faire. Ils
ont appris un langage sans couleur, où le noir domine, et où leurs frustrations
côtoient un sens de l'humour qui frise un cynisme désarmant. Quant aux sujets
qui renferment ces traits, ils représentent la source, à juste titre, de cette
absence de couleurs, reflet de leurs vies anachroniques. Cela est «normal», le
sort n'a pas été tendre avec eux. Mais, un jour peut-être, le monde tournera
plus rond pour les Algériens. Plus de chemins escarpés, ni de passages
tortueux, mais un bon cercle à 360 degrés pour un retour vers une orbite plus
régulière, pour redéfinir un nouveau point de départ, prendre un nouvel élan
qui leur ferait oublier le temps des vaches maigres et celui des frustrations.
Le bonheur quoi!



Ils
ne tourneront plus autour deux-mêmes, abandonneront la politique de l'autruche
et auront des objectifs bien tracés. Ils s'assoieront, à l'occasion, autour
d'un thé à la menthe, entre amis, débarrassés de leurs opprobres d'indigènes,
de ces frocs misérables, ces manteaux de plomb, trop lourds, trop longtemps endossés.
Ils enlèveront leur nouvel habit, taillé et cousu sur mesure par les tisseurs
de fables, inspirés de contrées et de temps lointains, dans un drap trempé dans
le sang, la magouille et la misère, le pétrole aussi. Avec un peu de chance,
ils seront absous de leurs «crimes» les plus graves, la fierté, le
nationalisme, l'impulsivité, ainsi que de leurs rêves démesurés de paix et de
grandeur. Des rêves dont l'alchimie fera renaître la volonté et éteindra les
feux des passions ardentes et destructrices, de faux messies. Leur destin ne
s'appellera plus fatalité, mais renaissance. Ou, plus modeste, des rêves de
vies simples, d'une place au soleil, polychrome, sirotant leur appartenance, la
vraie, celle détournée par les apprentis sorciers du nouvel ordre. Un jour,
peut-être, ils seront tous des réhabilités, avec, en prime, une histoire
authentique à léguer à leurs progénitures. De quoi remplir les manuels
scolaires désertiques, et meubler les longues soirées d'hiver. Un jour
peut-être... car l'espoir est toujours permis.
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Message par Liqueur Mar 9 Fév - 16:38

Eclairage triphasé


par El-Guellil


Quelquefois,
je passe mon temps à me poser des questions qui me bousillent le disque dur, au
point où tous les traitements deviennent inefficaces et que rassi refuse d'être
tête. Un éminent et brave neurologue de Braya pense que j'ai pété mon plan,
mais quand il s'est aperçu qu'au fait c'était le plomb qui avait pété, il m'a
conseillé d'aller consulter un électricien dans le «public» pour un meilleur
éclairage, question de voir plus clair, dans la khalota nationale.



De quoi je voulais parler au juste? Patientez
que je m'en rappelle. Ça y est. C'est au sujet de la tripartite. La tripartite
pour le commun des «rapidement mortels» comme nous, car mal megroussine, c'est
la réunion des représentants du gouvernement avec l'UGTA et le patronat privé.
Le patronat public, lui, reçoit des ordres qu'il exécute et c'est tout. C'est
donc un patronana.



Le U veut dire union. Le G est général. Le T
met d'équerre les travailleurs et le A, vous le devinez … Le gouvernement est représenté
par le mister des finances, celui du travail, le Premier ministre et d'autres
misters aussi mystérieux les uns que les autres. Le patronat, franchement, je
ne les connais pas. Mais ce que je sais c'est qu'au sein des entreprises de ce
patronat, il ne se trouve aucun représentant, ni cellule de l'UGTA. Galou,
d'après des mauvaises langues, que même le patron de ce syndicat est patron
autre part, mais ça ce n'est que des rumeurs infondées, qui circulent dans les
cafés spécialistes dans la détraction. Que font donc ces patrons dans cette
tripartite, puisse qu'au-delà du Smig, qui peut être imposé unanimement par
l'Etat, les patrons savent comment payer ceux qui produisent réellement de la
richesse.



Que représente l'UGTA, quand on connaît sa
non-présence au niveau de la Santé, de l'enseignement ? Deux communautés qui
ont leurs propres représentants et qui prouvent chaque fois qu'ils peuvent
mobiliser ? A quoi rime donc la présence de l'UGTA au sein de la tripartite. Si
ce n'est faire de la représentation intelligente dans un casting de castelet.
Le gouvernement, lui, de toute façon connaît mieux que quiconque les
possibilités de la trésorerie et les marges d'augmentations salariales
possibles. N'en parlons même pas… Juste rappelez-vous, travailleurs d'hier,
retraités d'aujourd'hui, travailleurs d'aujourd'hui retraités de demain, que,
quand vous cotisez, vous versez une part de vos cotisations aux œuvres sociales
de l'UGTA.
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Message par Liqueur Mer 10 Fév - 12:00

Dégueu...


par El-Guellil


TRANCHE DE VIE par El Guellil. SpacerLes
chroniques journalières foisonnent de faits divers plus ou moins rebutants.
S'il y a des enfants ingrats envers leurs géniteurs, on trouve également des
parents indignes. On vient d'apprendre qu'en Argentine, un père se fait de
l'argent en exhibant ses trois garçons (12, 10 et 8 ans), lesquels, sur ring,
sont obligés de «boxer» les yeux bandés. Avec leur «arbitre» de père, ils se
donnent des coups à la... grande joie d'une foule en délire qui, pour
manifester sa satisfaction, jette aux bambins des pièces de monnaie.



Ce genre de «sport» ne date pas d'hier. En
Argentine, il y a des décennies qu'on se délecte de ce «spectacle», semblable
aux odieux combats de coqs. Les associations pour la protection de l'enfance
ont porté plainte à... l'Unicef, étant quasi certaines que la juridiction de ce
pays est «muette» dans ce cas de figure. La boxe, c'est connu, est dénommée
«noble art». En l'occurrence, il s'agit... d'ig... noble art!



Dans mon quartier, j'ai vu que d'autres parents
n'ont rien à envier au «forain» argentin, même s'il ne s'agit pas de boxe.
N'étant nullement dans le besoin, ils poussent leurs deux garçons (excellents à
l'école) à vendre des cigarettes et faire les gardiens de voitures aux portes
d'un cabaret mal famé, et ce, jusqu'à une heure tardive de la nuit.



L'appât du gain reste le trait commun de ces
scabreux faits divers. Et pourtant, que représentent quelques escudos et
quelques dinars face au «vol» prémédité de la candeur enfantine? Dire alors que
nous naissons tous égaux, c'est khorti sur khorti. Nous ne naissons pas égaux,
ni en droit, ni en devoir, ni en avenir, ni en possibilités, ni en atouts :
santé, beauté, capacités, etc. L'égalité, c'est comme la géométrie non
euclidienne. Nous sommes tous plus ou moins égaux. Il y a forcément un
coefficient qui pondère notre droit à l'égalité. Quel rapport avec ces gosses
qui étaient obligés de boxer, me diriez-vous.
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Message par Liqueur Jeu 11 Fév - 17:47

Nekteb ou nekdeb ?

par El-Guellil
Quelquefois, tgoul c'est pas la peine nekteb. Yekfi on a dit ce qu'on avait à dire, fait ce qu'il y avait à faire. On n'attend plus rien. On attend, c'est tout. Et le temps qui s'ajoute au temps n'est plus peuplé de l'écho des rires lointains et insouciants de nos jeunes années.

Mais, après, quand tu jettes un regard sur la faune «jarnaneresque» - dont je fais partie - le blabla, les «écrit-vents» payés pour politoquer, tu te demandes quel rêve ils peuvent transmettre aux jeunes. Les jeunes, de nos jours, on ne leur cause que du passé horrible et du présent terrible. Jamais d'avenir, d'un avenir collectif. Parce que pour qu'il y ait un avenir collectif, il faudrait pour le moins une collectivité d'envergure. Or, la presse et les politoqués s'emploient depuis des décennies à faire exploser les dénominateurs communs de nos sociétés au profit de communautés floues et bêlantes. Chacun sa qalaa, ses verticalités, ses intérêts. Ils sont complices de la division de la société en communautés. Et plus une société est divisée en communautés, moins elle avance et moins elle a d'avenir. Qui a créé le terme ouled kda et ouled lakhor, cette crétinisation des masses, qui permet à des individus véreux de se faire des milliards et vivre dans un luxe inouï pendant que les masses amorphes vaquent à leur triste quotidien.

Résultat des courses, on se retrouve avec des moutons et des loups. Parfois, lekbech engagent des ghouals pour lutter contre d'autres ghouals. Très vite, leghouals au service des moutons se rendent compte qu'il vaut mieux que les moutons soient au service des loups. Voilà pourquoi le loup règne en maître absolu. C'est facile. On n'a jamais vu des moutons gagner contre un loup, sauf dans les livres inventés par les loups pour mieux gouverner les moutons.

Cette phrase de je ne sais plus qui : «La caste dirigeante d'un pays a besoin de livres d'histoire capables de l'aider à gouverner le peuple plus efficacement» pourrait être adaptée en «le Pouvoir a besoin de journaux soupapes porteurs de scandales, capables de l'aider à endormir la plèbe. Mais, dit-on, ce n'est qu'une phrase… mais méditons !
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