Campagne sans limites !
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Campagne sans limites !
Le pouvoir semble s’être affranchi de toute retenue dans une campagne désespérée de chasse au vote. Partout où l’autorité peut contraindre, la société est mise sous pression pour l’obliger à adopter l’attitude préélectorale.
Il semble que les relais traditionnels — partis, syndicat officiel, associations agréées — ne suffisent plus pour assurer le minimum de participation qui doit servir de base à la trituration. Tout a été fait : le syndicat a fini de distribuer et de ramasser les “imprimés de signatures” à travers les administrations et les entreprises publiques ; les “organisations de masses” ont entrepris les démarches attendues d’elles ; toutes les institutions ont accompli les réunions de rédaction d’appel à candidature ; les organisations privées ont répondu comme il se doit aux mises en garde contre leur éventuelle neutralité ; les zaouïas, y compris les confréries transnationales, ont satisfait à leur devoir politique.
La où l’influence et la pression ne fonctionnent pas, l’argent du ministère du Budget politique prend le relais : c’est le moment de devenir ayant droit de quelque chose. Pour les moins exigeants, il y a les casquettes, les tee-shirts, les tours en bus “tadhamoun” et le pécule qui rémunère les services rendus à la campagne électorale. L’intimidation et le clientélisme sont les deux mamelles de l’ordre autoritaire rentier.
Dans toutes les activités institutionnelles, tout est transformé en occasion électorale : les interventions médiatiques, les visites d’inspection et les réunions techniques.
Même les écoliers, primaire compris, ont reçu leur programme électoral. Les établissements scolaires et les enseignants s’apprêtent à entrer en campagne. Il faut avoir raclé les fonds de tiroirs en termes de mobilisation pour se résoudre à prendre le risque d’un embrigadement électoral des enfants.
Mais comme aucun responsable ne veut être en reste dans cette tâche d’intérêt national, chacun doit y aller de sa contribution. Même ceux en charge de secteurs dont le personnel ne se prête pas à un enrôlement électoral. Ainsi, dans une conférence de presse tenue à Mascara, Ghlamallah vient d’appeler les imams à s’impliquer dans la campagne en cours. Cela fait quelques années que le pouvoir dispute au mouvement intégriste l’usage politicien de la religion. Mais, c’est la première fois qu’il engage officiellement, et par le biais de la tutelle, le personnel religieux à participer à une campagne électorale.
La société ne semble point imprégnée par cet activisme effréné. Un certain détachement marque la rue algérienne. Plus l’échéance approche, plus la désaffection populaire pour la chose politique se constate et plus les limites normatives de la persuasion sont repoussées.
À trop vouloir encadrer l’évolution politique du pays, on a fini par convaincre le citoyen de l’inutilité de son acte électoral. Et c’est à cause de cela qu’on redouble de matraquage multiforme pour l’amener à confirmer, par sa participation, un choix qui, depuis si longtemps, ne fait aucun doute.
LIBERTÉ
Il semble que les relais traditionnels — partis, syndicat officiel, associations agréées — ne suffisent plus pour assurer le minimum de participation qui doit servir de base à la trituration. Tout a été fait : le syndicat a fini de distribuer et de ramasser les “imprimés de signatures” à travers les administrations et les entreprises publiques ; les “organisations de masses” ont entrepris les démarches attendues d’elles ; toutes les institutions ont accompli les réunions de rédaction d’appel à candidature ; les organisations privées ont répondu comme il se doit aux mises en garde contre leur éventuelle neutralité ; les zaouïas, y compris les confréries transnationales, ont satisfait à leur devoir politique.
La où l’influence et la pression ne fonctionnent pas, l’argent du ministère du Budget politique prend le relais : c’est le moment de devenir ayant droit de quelque chose. Pour les moins exigeants, il y a les casquettes, les tee-shirts, les tours en bus “tadhamoun” et le pécule qui rémunère les services rendus à la campagne électorale. L’intimidation et le clientélisme sont les deux mamelles de l’ordre autoritaire rentier.
Dans toutes les activités institutionnelles, tout est transformé en occasion électorale : les interventions médiatiques, les visites d’inspection et les réunions techniques.
Même les écoliers, primaire compris, ont reçu leur programme électoral. Les établissements scolaires et les enseignants s’apprêtent à entrer en campagne. Il faut avoir raclé les fonds de tiroirs en termes de mobilisation pour se résoudre à prendre le risque d’un embrigadement électoral des enfants.
Mais comme aucun responsable ne veut être en reste dans cette tâche d’intérêt national, chacun doit y aller de sa contribution. Même ceux en charge de secteurs dont le personnel ne se prête pas à un enrôlement électoral. Ainsi, dans une conférence de presse tenue à Mascara, Ghlamallah vient d’appeler les imams à s’impliquer dans la campagne en cours. Cela fait quelques années que le pouvoir dispute au mouvement intégriste l’usage politicien de la religion. Mais, c’est la première fois qu’il engage officiellement, et par le biais de la tutelle, le personnel religieux à participer à une campagne électorale.
La société ne semble point imprégnée par cet activisme effréné. Un certain détachement marque la rue algérienne. Plus l’échéance approche, plus la désaffection populaire pour la chose politique se constate et plus les limites normatives de la persuasion sont repoussées.
À trop vouloir encadrer l’évolution politique du pays, on a fini par convaincre le citoyen de l’inutilité de son acte électoral. Et c’est à cause de cela qu’on redouble de matraquage multiforme pour l’amener à confirmer, par sa participation, un choix qui, depuis si longtemps, ne fait aucun doute.
LIBERTÉ
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